C’est anecdotique, mais il semblerait qu’un premier contact avec Camille Adra se soit fait il y a déjà quelques années. L’équipe du Let’s Motiv d’alors rentrait en relation avec l’artiste – déjà repéré pour ses talents. Pour des raisons encore inconnues, l’échange n’avait pas abouti. Ignorant ce détail, c’est naturellement que nous sommes revenus vers lui après sa dernière exposition l’été dernier à l’Espace Saint-Ravy.
C’est avec une de ses dernières œuvres (Au-dessus des nuages, la mer) en couverture du magazine qu’il convient de lui faire honneur. Ces dernières années, il semblerait que Camille Adra, fils de ses œuvres, fasse plus de place à la couleur, dans un style plus léger. C’est d’ailleurs parmi de nombreuses compositions qu’il nous a permis de faire une sélection pour sublimer cet agenda de mai.
Bien établi dans son atelier montpelliérain, armé de ses pinceaux, de ses mines fines et de ses bombes aérosol, celui qui a toujours dessiné laisse libre cours à sa créativité. Influencé, semble-t-il, par la BD et le dessin animé, son univers est fait de créatures humaines fantasques, de bêtes anthropomorphiques et de nombreux personnages fantastiques. Toujours dans le chaos de lieux idylliques savamment (dés)organisés, il nous donne à voir des saynètes humoristiques que l’on pourrait rêver. Véhicules, objets divers et mobiliers, plantes, formes et structures géométriques, ses toiles semblent aussi parler de nous, de nos fantaisies et notre monde moderne ; de tout ce qui nous lie. Multidimensionnelles, les œuvres de cet architecte de formation en renferment bien d’autres. Si c’est en prenant du recul que se révèlent profondeurs et perspectives, c’est à mesure que l’on s’approche que l’on prend conscience de la précision et du travail que représentent ses toiles. Le talent de Camille Adra se cache dans les détails, mais pas que.
