Ce qui m’a emmené dans ce lieu, je crois que c’est le nom. Amour. Fleuve amour. J’ai ce souvenir d’avoir un jour regardé une carte de ce grand territoire de l’union soviétique et d’avoir vu au fin fond de ce pays une ligne bleue, longue, 4000 kilomètres. Je me suis dis ; quelles images peuvent être autour de ce nom, de ce fleuve ? » Claudine Doury se fait happer par l’extrême-orient russe où elle se rend pour la première fois en 1991 et où elle retournera à deux reprises, en 1997 puis en 2017. Elle explore les territoires qui longent le fleuve frontière avec la chine, partage le quotidien de plusieurs groupes ethniques. Elle se passionne pour des visages et des regards dont elle saura capter la profondeur. Elle y passe du temps et tombe sur une image. C’est une photographie d’Edward Curtis qui la décide de son vaste projet documentaire sur les peuples de Sibérie et s’étalera sur plus de 25