Pierre Molinier, peintre en bâtiment, puis artiste-peintre
et surtout photographe, aimait à se gainer les jambes. Fétichiste, Molinier le
fut au sens très pur où le XVe siècle définissait ce
terme : « ce qui a vocation à rendre compte des mystères de cultes
impénétrables ». Sa vie durant, au gré d’une série d’autoportraits, il
scruta l’étrangeté d’un corps livré aux métamorphoses du fantasme
androgyne et aux effets du temps. Partant d’entretiens avec
l’artiste, Bruno Geslin recompose sur scène les figures forgées par un homme
cherchant à inventer sa vie, voire à conjurer la mort par de
constantes renaissances.